Un manager producteur de légende !
Depuis plus de quatre décennies, Alain Lahana œuvre dans les coulisses du rock et du spectacle vivant, et a participé à la production de plus de 10 000 concerts, dont certains ont fait l’histoire.
Alain Lahana a notamment collaboré avec David Bowie, Iggy Pop, Patti Smith, Phil Collins, Depeche Mode, Carla Bruni, Stephan Eicher, Paul Personne, Rachid Taha, Ayo, Féfé, Giedré…La liste est longue. Il monte le célèbre festival Punk de Mont-de-Marsan en 1976, travaille en collaboration avec le manager de Gong et Magma sur Paris, puis devient lui-même manager de Bernard Lavilliers et Bracos Band.
Il finira par collaborer avec une multitude d’artistes Français comme Internationaux, chapeautant les tournées de Phil Collins pendant plus de 20 ans, et travaillant étroitement avec Iggy Pop depuis 35 années.
Alain Lahana préside « Le rat des villes », label, agence de production et management.
Alain Lahanna : l’interview pour Tempo Formation
Les conseils d’Alain Lahana sont précieux pour un artiste indépendant, car ils mettent l’accent sur des aspects très pratiques et opérationnels. Connaître ses droits, s’entourer des bonnes personnes, cultiver son originalité et sa singularité, collaborer avec d’autres et s’adapter aux changements du marché sont des points clés à retenir. Plus que tout, la patience et le travail acharné sont les moteurs d’une carrière artistique réussie.
La gestion artistique : une approche globale et personnalisée
Alain Lahana met en avant l’importance d’une gestion à 360° pour développer un projet artistique, illustrée par son expérience avec Giedré. Pour un artiste en autoproduction, cela signifie qu’il faut bien comprendre les rôles de chaque acteur dans son équipe (producteur, manager, attaché de presse, etc.) et s’assurer que chacun soit aligné sur la vision artistique. Que faire ? S’entourer de personnes qui comprennent et respectent cette vision. Cela inclut aussi de savoir communiquer clairement avec les partenaires pour éviter les malentendus, comme Lahana l’a fait face à des personnes qui ne comprenaient pas l’art de Giedré.
Les droits des artistes à l’ère d’Internet
Avec l’impact croissant d’Internet, Alain Lahana insiste sur l’importance de bien comprendre ses droits artistiques, notamment ceux liés aux enregistrements et aux compositions. Le Droit doit devenir votre ami, ce qui implique d’apprendre les bases des contrats artistiques et des droits d’auteur. Lahana souligne que beaucoup d’artistes cèdent leurs droits par ignorance, ce qui peut nuire à leur carrière sur le long terme. Pour vous protéger, ne négligez pas de consulter un avocat ou un expert en droit de la musique avant de signer un contrat. Il est essentiel de connaître la différence entre les droits liés à l’enregistrement, à la composition et les droits d’exploitation en ligne pour éviter les pièges.
La patience et la croissance organique
Alain Lahana rappelle que chaque artiste est unique et que le succès vient souvent avec le temps. Pour un artiste émergent, cela signifie qu’il ne faut pas céder à la pression des résultats immédiats, mais plutôt laisser sa carrière se développer naturellement. L’importance ici est de comprendre que certaines audiences réagissent plus lentement que d’autres, mais cela ne signifie pas que le projet est voué à l’échec. Il est donc conseillé de se fixer des objectifs à long terme et de suivre une stratégie de promotion adaptée à ses forces artistiques, sans essayer de forcer une croissance artificielle ou d’imiter les tendances populaires du moment.
Originalité et singularité dans un monde saturé
Avec la démocratisation de la musique sur Internet, il est essentiel, selon Lahana, de se démarquer par des idées originales. Pour un compositeur indépendant, cela implique d’avoir une identité artistique bien définie et de ne pas chercher à imiter ce qui fonctionne pour les autres. Le mélange des inspirations personnelles avec un style unique est crucial pour attirer l’attention. Concrètement, cela pourrait signifier passer du temps à travailler sur son image, son univers visuel et sonore, afin de se différencier dans un marché où beaucoup d’artistes tentent de suivre les mêmes tendances.
La polyvalence artistique : forces et limites
Alain Lahana met en garde contre l’idée selon laquelle un artiste peut tout faire seul, même si beaucoup sont tentés par la polyvalence. La réalité, dit-il, est que la création musicale est un effort collectif. Pour un musicien autoproduit, cela signifie qu’il ne faut pas hésiter à collaborer avec d’autres artistes, techniciens ou producteurs pour maximiser la qualité du projet. L’accent doit être mis sur la construction de réseaux et de partenariats. Même si les plateformes en ligne facilitent la diffusion de la musique, les collaborations restent un vecteur de succès incontournable.
Adaptation en temps de crise
Lahana mentionne également les défis posés par la crise sanitaire, notamment l’incertitude qui entoure les événements artistiques. Pour un producteur de musique, il est primordial de rester flexible dans la planification de projets à moyen et long terme. Cela signifie se préparer à des reports ou à des annulations tout en cherchant des alternatives viables, comme le développement de performances en ligne ou la production de contenus digitaux. La résilience et l’adaptabilité deviennent alors des qualités clés dans un environnement incertain.
Travail acharné et expertise
Enfin, Alain Lahana souligne que le talent seul ne suffit pas dans l’industrie musicale. Il faut également beaucoup de travail acharné pour atteindre ses objectifs. Pour un musicien indépendant, cela se traduit par l’importance de pratiquer régulièrement, d’affiner son art et de rester proactif dans le développement de sa carrière. La persévérance et l’engagement constant dans la création musicale et le développement de son réseau professionnel sont essentiels pour se faire une place dans l’industrie.